Chapitre 8
Aux alentours du 10 avril 2014.
Il devient vraiment difficile pour toi de conduire et régulièrement tu te fais déposer au travail. Tu as réussi à aménager tes horaires pour embaucher plus tard et pouvoir déposer Pauline chez la nourrice avant. Nous retournons cependant voir l’ORL car ta vision s’affaiblit de nouveau ainsi que ton équilibre.
Après avoir en quelques jours tenté deux séances de rééducation qui s’avèrent au final infructueuses, elle pense que cela va plus loin que ça et qu’il faudrait l’avis d’un professionnel de santé.
Nous nous redirigeons très vite vers notre médecin généraliste le vendredi 25 avril, le Docteur Lablanche, qui sans hésiter te place en arrêt de travail à la date du lundi 28 avril 2014.
Tu te sens soulagée car tu vas pouvoir souffler et te reposer. Quelques jours s’écoulent et tu profites de ce calme. Tu culpabilises un peu au début car ce n’est pas dans tes habitudes de te faire arrêter mais tu sais que tu avais besoin de cette « pause ».
Le soir du 28 avril, tu veux te donner à moi. Nous sommes enlacés dans les bras l’un de l’autre et tu viens de m’embrasser avec désir. Tu recules ton visage pour noyer ton regard dans le mien et je vois que ce n’était pas simple pour toi. Tu fermes complètement ta paupière droite et tu plisses l’autre pour essayer de faire comme une mise au point. Je te demande alors :
« Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
- J’ai du mal à te voir mon Bélou.
- Comment ça ?
- Ça me fait un effet bizarre. Un peu comme si je te voyais en double alors je ferme un œil pour te voir mieux »
Je ressens comme un sentiment de culpabilité, car je comprends à cet instant là que même si tu as du désir pour moi, tu veux le faire avant tout pour me faire plaisir. Je te repousse tout de suite, mais pas dans le sens où on pourrait l’entendre. Tu comprends mon état d’esprit et finalement tu me fais savoir que c’est un sentiment partagé. Nous nous promettons de remettre cela à plus tard dès que tu iras mieux…