Chapitre 7
Février 2014.
Nous avons fait une excellente route (11 heures tout de même…) pour nous rendre chez ces fameux amis en Suisse, pas très loin de Neuchâtel. C’est évidemment moi qui conduis car même si tu arrives à gérer cette diplopie et d’éventuels vertiges ponctuels, cela nous semblait plus sûr.
Plus nous approchons de notre point de chute, plus nous sommes émerveillés par le paysage. Il est vrai que nous découvrons une partie de cette Suisse pour la première fois et il y a comme quelque chose d’apaisant dans l’air. La route est bien dégagée malgré les chutes de neiges de la veille et c’est donc un magnifique paysage blanc qui nous accueille. Jalonnée de sapins et de reliefs couverts d’un blanc immaculé qui se dessinent, à l’horizon d’abord, puis sous nos yeux. Par endroit, nous roulons au pas car la neige a envahi le serpent bitumeux qui reste cependant praticable et tu en profites pour prendre quelques belles photos.
La route se dégage à nouveau ainsi que le ciel pour nous laisser le plaisir d’une vue SPLENDIDE sur le village perché en basse altitude à flanc de montagne. Notre regard, aussi neuf que l’est ce paysage, s’ouvre avec intérêt sur des maisons recouvertes d’une épaisse couche de neige sous un soleil éclatant. Tandis que l’asphalte se déroule à vitesse réduite devant nous, le sentiment d’apaisement, que nous avions perçu à notre entrée dans ce beau pays, refait surface. Comme un je ne sais quoi qui nous laisse penser que la ville est « rangée ». Après avoir cherché une direction malgré l’aide inévitable du GPS, nous voyons (enfin) la demeure de nos hôtes.
Ils nous attendent avec impatience et c’est avec des bras grands ouverts qu’ils nous accueillent. Après avoir revus leurs adorables enfants, Sarah et Alexandre, ils nous donnent le programme de la semaine. Soirée fondue, journée en station de basse montagne, visite du château de Neuchâtel, balade autour du lac du même nom, … Que de bons moments à venir en somme.
Dans tout ce bon programme, il y a plusieurs bonnes surprises. Pour ce moment passé dans la petite station, Damien et Valérie nous prête une luge. Mais pas la luge que tu fabriques au fond de ton garage avec un vieux cageot, non. La vraie luge de compétition avec un volant pour diriger les spatules, freinage arrière au pied gauche, un grand siège conducteur et la possibilité d’asseoir un enfant devant bien calé entre les jambes. C’est donc avec une âme de petit garçon que je fais monter à tour de rôle Louis et Pauline avec moi et… toi, leur maman en première spectatrice tout en bas de cette « petite » pente. Je commence par notre fils qui, très impressionné au début, se laisse glisser en riant la tête en arrière.
« Encore papa, encore ! » crie-t-il.
Et c’est 4 tours plus tard que j’invite notre Pauline, à prendre sa place, qui finalement ne fera qu’un seul tour.
Le soir venu, une nouvelle surprise nous attend et c’est avec les larmes aux yeux que nous voyons Pauline faire ses premiers pas dans la pièce de vie…
1er mars 2014.
Nous sommes en visite au château de Neuchâtel et nous apprenons le jour J que l’on célèbre l’indépendance neuchâteloise. Petit détail que nos organisateurs et amis nous avaient volontairement caché, car en cette occasion, des coups de canons ont été tirés à blanc sur le rempart du bel édifice.
Notre fils ouvre des yeux ronds comme des billes lorsqu’il voit cet imposant cylindre de fonte s’approcher du bord de la tour tiré et poussé par des soldats en tenue d’époque. Sachant ce qui allait se passer, tu lui dis :
« Regarde mon p’tit loulou, ça va faire BOUM ! »
3…..2…..1………….. B – O – U – M !!!
Dans un vacarme que nous n’avions entendu que dans les films relatant des guerres d’époque, ledit canon résonne de sa toute-puissance suivi d’un amas de chiffons blancs déchiquetés et déchirés par la force de la déflagration. Plusieurs coups furent ainsi tirés avec les fantassins qui marquèrent à leur tour un pas de plus vers cette célébration en observant quelques salves de tirs au fusil à baïonnette vers l’horizon.
Ce sont avec ces images que notre fiston meubla toute la soirée du dîner jusqu’au coucher, avec des rires et des fous rires.
Le lendemain, veille du départ, nous faisons une belle balade autour de ce grand lac. Notre hôte féminin, Valérie, et toi avez pris chacune un petit brin d’herbe afin de le plaquer entre vos doigts pour vous en faire un sifflet. Un moment en toute simplicité qui nous vaut un grand moment de légèreté et sans que je le sache, c’est un des derniers moments je pense où je te regarde avoir une telle insouciance. Côte à côte avec ton homologue féminin du moment, vous vous faites une battle pour savoir laquelle des deux fera le plus de bruit alors que Damien et moi nous vous regardons d’un air amusé.
Le lendemain, nous repartons en leur faisant la promesse de bientôt se revoir…