Chapitre 2
Elle est là, parmi nous. Elle rythme notre quotidien et se déroule sous nos pieds. Elle nous pousse inexorablement vers l’avenir et nous en sommes les protagonistes…
1 an a passé depuis notre premier baiser.
Notre allant nous mène sans nuage jusqu’à notre premier nid où nous apprenons l’arrivée prochaine d’un angelot. Un petit morceau de nous qui va renforcer encore plus cet amour déjà épanoui.
9 mois plus tard, nous accueillons Louis le 4 décembre 2009.
Tu es spécial mon fils. Ta mère et moi t’avons donné ce prénom pour rendre hommage à mon père disparu. Tu es le dernier portant notre nom de famille.
C’est vraiment curieux n’est-ce pas ? L’attachement que l’on peut avoir à ce désir qui nous anime presque tous de voir notre nom se perpétuer. Même si nous ne sommes pas des personnes de rang, nous avons ce désir impérieux de voir notre nom subsister à travers les âges, comme si nous avions peur de disparaître, comme si nous avions le sentiment d’exister encore un peu avec quelques lettres qui nous survivent et nous résument.
Notre fils a grandi et trois ans se sont écoulés depuis son arrivée. Comme toute famille qui se construit un avenir, l’achat d’une maison dans une petite commune a succédé à notre premier point d’ancrage. Nous sommes éclos et c’est là que je te propose une chose à laquelle tu ne croyais plus…
Début avril 2012, un dimanche comme beaucoup d’autres.
La maison est encore embuée par le silence et ta respiration lente et apaisée me tire lentement de mon sommeil. Je me colle contre toi et c’est avec une voix enrouée que je te demande :
« Tu veux bien avoir un deuxième enfant avec moi ?… »
Ton sommeil profond reste ta première réponse mais je décide de soutenir ma demande une nouvelle fois.
« Tu veux bien avoir un deuxième enfant avec moi ?… »
Ton corps s’anime et fait bruisser les draps. Ils se froissent et tu te tournes vers moi. J’entends enfin ta voix elle aussi semi-endormie :
« Qu’est-ce que t’as dit mon Bélou ?
- Tu voudrais bien qu’on ait un deuxième enfant ?
- T’es sûr ?… Pourtant tu m’as toujours dis que tu n’en voudrais qu’un avec moi.
- Oui je sais, mais on est tellement bien tous les trois et je pense qu’on est tout à fait capable d’en avoir un autre. »
Tu ne me réponds pas. Tu te jettes sur moi en m’embrassant avec passion et j’ai eu cette sensation étrange. Ce baiser que tu m’as donné me parlait. Il était un mélange de force, d’amour et sans mot dire, j’entendais :
« Merci ! ».
Notre flamme continue de briller, plus intense et plus forte encore et quelques mois plus tard, Pauline pointe le bout de son nez le 10 février 2013.
Il m’a été donné ce cadeau incroyable de non seulement pouvoir assister à ton arrivée ma fille, mais également de t’aider à naître. Pouvoir saisir ton corps et le déposer sur le ventre de la femme qui t’a portée pendant 9 mois fut un sentiment indescriptible.
Je dirais avoir ressenti un bref instant ce qu’une mère partage avec son enfant. Cet instant précieux où la chair de sa chair se tourne instinctivement vers vous et s’endort presque instantanément sur votre corps.
Pas un mot, pas un son. Juste deux respirations qui s’accordent, se suivent et cette connexion que seule une mère peut définir…
Notre petite Pauline est venue compléter ce tableau avec cette touche de bonheur qui nous manquait tant juste avant l’arrivée du printemps
***
Printemps 2013.
Il est à peine commencé, et déjà nous savons que nous allons passer un superbe été. En effet, nous avons prévu un repas pour le 14 juillet chez des amis, nos vacances d’été, ce fameux cadeau que je te prépare pour ton anniversaire et un mariage auquel nous avons été invités en septembre. Un printemps qui, même s’il n’a rien d’exceptionnel en apparence, restera dans nos mémoires.