Chapitre 11
Dimanche 1er juin 2014, quelques jours seulement après le rendez-vous…
Nous recevons à la maison ce midi un couple d’amis, Jérôme et Lysiane. Cela fait longtemps qu’on ne s’est pas vu et aussi bien toi comme moi nous sommes heureux de les revoir.
Tu as de plus en plus de mal à marcher droit mais tu arrives à te maintenir. Et d’ailleurs, nous avons choisi de faire un petit barbecue ce midi pour te soulager un peu.
Lorsque nous sommes à l’apéritif, tu prends le temps de te lever et c’est quelque secondes plus tard que nous t’entendons tous te cogner contre le mur du couloir. Ils savent ce que tu as mais ils tournent tous deux le regard vers moi d’une mine inquiète. Lili me demande à voix très basse presque inaudible :
« Elle va bien Bélou ?
- Oui Lili, t’inquiète pas »
Son homme Jéjé se lève pour aller te voir dans la cuisine et te demander si tu veux un coup de main. Lili et moi décidons de le suivre une fois le feu allumé histoire d’avoir de belles braises et nous commençons à refaire le monde tous les 4 un verre à la main. Pendant que Lili et toi vous parlez de votre travail et de ton arrêt, son homme pianote sur son portable le sourire aux lèvres puis soudain, un peu comme si il avait trouvé le Saint-Graal, il s’approche de toi avec son téléphone portable puis il te lance :
« Eh Vivige (c’est comme ça que tes amis aiment t’appeler… Vivige ou Minivige), je connais un mec qui a la même chose que toi mais alors un truc de dingue !
- Hein ? Mais qu’est-ce que tu racontes ?, dis-tu.
- Non mais attends tu vas voir cette vidéo sérieux ! Le mec il est pareil que toi, la même chose avec le bandeau et tout. »
Tu t’approches de l’écran de son portable et il lance la lecture. Tu entends alors les premières notes de cette chanson ainsi que les paroles qui disent :
« Le voilà…, Albator…, Le capitaine corsaire… !
Il revient, Albator…, Pour les enfants de la Terre… ! »…
Nous rions de bon cœur tous les quatre car on comprend aisément que Jérôme veut te changer les idées en apportant une touche de légèreté. Pendant un court instant, suite à l’écoute de ce générique culte, nous faisons une petite rétrospective nostalgique sur les séries mythiques des années 80. (Merci mon Jéjé)
Nous retournons à table l’esprit décontracté, puis au bout de quelques minutes, tu choisis de te lever à nouveau pour subtiliser le ketchup dans le réfrigérateur…. BOUM !
La porte du réfrigérateur cogne violemment contre le mur car tu viens de perdre l’équilibre mais tu n’es pas tombée. Lili me regarde inquiète car ça fait deux fois en peu de temps.
Je lui dis à voix basse :
« Et encore, là ça va à peu près. Hier on est allé au supermarché faire quelques courses pour ce midi, elle avait beaucoup de mal pour avancer et même en se tenant à la barre du caddie elle marchait de travers. C’est comme si chaque fois qu’elle faisait un effort ça empirait et puis… »
J’interromps mes explications lorsque tu reviens t’asseoir avec nous. Le reste du repas se passera sans encombre et pour que tu fasses moins d’efforts, je range tout après le départ de nos invités.